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“Loi Hamon belge” : de la contrainte à l’opportunité ?

Après la France, la Belgique facilitera bientôt le changement d’assurance pour les particuliers. Contrainte ou opportunité pour les assureurs ? En quoi cette loi va-t-elle influencer le marché de l’assurance en Belgique ?

Que dit la nouvelle législation ? 

Le 09 octobre 2023, la Belgique a adopté une loi similaire à la loi Hamon française. Comme pour la France, la déclinaison belge a pour vocation de

  • Permettre aux assurés de résilier facilement leurs contrats d’assurance 
  • Simplifier les procédures des assurés lors d’un changement d’assureur 
     

Les détails de la nouvelle législation se retrouvent au sein de la revue de droit commercial belge. Intéressons-nous ici surtout aux conséquences et opportunités qui peuvent découler du changement de loi. 

Une loi qui facilite le départ des assurés… 

Lors de la mise en vigueur d’une nouvelle législation, être en règle et “compliant” constitue probablement la priorité absolue pour les assureurs. Des changements naturellement perçus comme une contrainte par le secteur. D’autant plus qu’à première vue, il s’agit d’investir du temps et des ressources parfois considérables pour potentiellement faciliter le départ de ses clients vers un concurrent.

Il est pourtant possible de transformer cette contrainte en opportunité. Chaque client qui résilie son contrat devient un prospect potentiel pour un autre assureur. La nouvelle législation peut alors être perçue comme un accélérateur de migration des clients vers les offres les plus attractives. 

“Il est pourtant possible de transformer cette contrainte en opportunité.”

… ou qui encourage leur arrivée ! 

Le changement de loi ouvre des opportunités pour les assureurs. Notamment d’augmenter la performance de leurs nouvelles offres et rentabiliser leur coût de développement. Une plus grande fluidité du marché permet également tester de nouvelles approches, de nouveaux concepts ou d’atteindre de nouvelles poches de marché. 

N’oublions pas non plus que cette nouvelle flexibilité du marché rend d’autant plus importante la fidélisation de ses clients ! S’il est facile de passer d’un assureur à un autre, il est important de se démarquer de ses concurrents. Par exemple par la qualité du service proposé, la récompense de la fidélité, des offres personnalisées, … 

Comment avait réagi le marché français ? 🇫🇷 

La nouvelle législation belge reprend l’esprit de la loi Hamon de 2014 en France. Cette loi avait été fortement redoutée par les assureurs français. Perte de parts de marché, contraintes administratives, … Certains prédisaient même un véritable raz-de-marée pour l’assurance.

10 ans après, quels sont les enseignements à retenir du marché français ? 

  • Dans les 12 mois qui ont suivi la mise en vigueur de la loi Hamon, nous avons assisté à une hausse de 16% du nombre de résiliations de contrats. Toutefois, le grand bouleversement tant redouté n’a pas eu lieu. 

    Pour certains, cela s’explique par la configuration du marché français des assurances pour le particulier. Le système français repose principalement sur une intermédiation via un réseau d’agents. Or, par définition, un agent ne peut pas faire jouer la concurrence. La demande de changement d’assurance doit donc venir de l’assuré final, qui n’a pas activé de manière massive ce nouveau droit.

  • Dans un deuxième temps, on observe une augmentation et une diversification de l’offre. Le marché est donc plus dynamique.

    La loi Hamon n’est pas seule à l’origine de ce changement. Mais elle contribue certainement à instaurer un climat où l’innovation et la qualité pour le client final est moteur de changement.
Bien sûr, la belgique diffère de la france. 60% du marché belge transite par des courtiers indépendants au service de leurs clients.
Et s’il n’est pas encore possible de savoir comment vont réagir les assurés belges, nul doute que des opportunités se présenteront aux assureurs pour conserver voire augmenter leur part de marché. 
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